mardi 4 novembre 2014

Mercredi 4 novembre 1914


Jean VIGIÉ, 31 ans
 
Mort des suites de ses blessures, dans les Flandres belges, à Dickebusch
Soldat réserviste, au 15e Régiment d'Infanterie d'Albi
Jean est né au lieudit "Cabanas" à  Castelsagrat le 16 avril 1883, fils de Jean, cultivateur et de Marie FERIÉ, ménagère. A 25 ans, le 9 février 1908, il épouse à Grayssas, petit village proche du Lot et Garonne, Henriette LACAVALERIE.

 
Il est de la classe 1903, tout comme notre précédent soldat, Jean DELFRAYSSES. Si les deux jeunes hommes ne se sont pas côtoyés à l'école de Castelsagrat, il est à noter que le lieudit de Cabanas a une très belle vue tant sur le village de Castelsagrat tout proche, que sur celui de Montjoi, bastide à moins de 2 km à vol d'oiseaux.
 
Les jeunes hommes se retrouveront donc dans la même unité, le 15e Régiment d'Infanterie d'Albi, pour un même destin. La Lorraine pour Jean DELFRAYSSES,  les Flandres pour Jean VIGIÉ, six semaines plus tard.  
 
Obus sculptés "Yser"
La Bataille d'Ypres : Fin octobre, la crête de Messines est encore tenue par les Anglais : 57th Rifles, des écossais, 129th Baluchi cavalry : cavalerie indienne du Penjab . A leur côté la 32e Division dont les 143e et 15e Régiments d'Infanterie.
 
1er novembre, les allemands prennent le village de Wytschaëte. Le 1er bataillon du 15e RI se rend par étape à Dickebusch, rejoint par le 3e Bataillon.
 
2 novembre, (8h) - 2 compagnies du 15e RI sont envoyés au 143e RI pour attaquer Wytschaete. A 9h tout le régiment s'engage dans ce combat. Les deux unités, ensemble, tentent de reprendre le village et "progresse péniblement sous le feu de l'artillerie et de l'infanterie".
"Au cours de l'engagement de la journée il y a eu...... 247 blessés, tués ou disparus".
 
3 novembre : le JMO donne la position de chaque bataillon et compagnie. "Ordre d'attaque à fond sur tout le front - mission du 15e : s'emparer du S.O. du village Bataillon Jasienski en liaison à droite avec le 342e - Ce jour là, le village est de nouveau repris.
 
4 novembre : nouvelles attaques du 15e dans le bois Ouest de Wytschaëte, notamment.
 
Les nombreux blessés au cours de ces journées sont évacués, lorsque c'est possible, vers les premiers postes de secours, des "ambulances" installées en campement ou dans des bâtiments, au plus près des combats. L'ambulance 6 du 16e Corps d'Armée est à Dickebusch.
 
De la mi-octobre à la mi-novembre, la bataille d'Ypres coutera à l'ennemi 150 000 hommes.
Nombreuses furent les bavaroises qui pleurèrent un fils, un mari, un père.
 
 
A "Cabanas" à près de 900 km de là, on se souviendra d'un fantassin français, soldat de 2e classe :
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Jean VIGIÉ,
le 4 novembre 1914
Dickebusch (Belgique)
Ambulance 6/16
 
 
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Sources :
Archives Départementales de Tarn et Garonne (Etat civil)
Site SGA-Mémoire des Hommes
Site le Chtimiste : La bataille des Flandres.
 
Obus sculptés "Yser" : photo eBay 

Ces "obus" sculptés sont en fait des douilles (ici du 75 long),  travaillées par les poilus pendant les périodes de repos et transformées en vase. Cet artisanat de tranchées s'est aussi développé dans les hôpitaux et même dans les foyers.   Les combattants ramenaient des souvenirs du front, qu'ils décoraient, sculptaient, rendaient hommage à leurs copains, une pensée à une femme, des signes religieux ou simplement des décors floraux.  On y retrouve ainsi souvent sculptés les noms des grandes batailles.
Soldats belges décorant des douilles d'obus
source Wikipédia
 
 

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